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On a testé… « The Legend of Zelda. Echoes of Wisdom », l’aventure sans Link en terre d’Hyrule

Après la sortie en mars de Princess Peach. Showtime ! qui offrait de manière inédite le premier rôle à l’altesse du royaume Champignon, une autre souveraine devient à son tour, jeudi 26 septembre, l’héroïne d’une épopée Nintendo : Zelda, dans Echoes of Wisdom, qui paraît sur Switch. Des failles béantes ayant défiguré les terres d’Hyrule et avalé une partie du peuple, dont son chevalier servant Link, la princesse reprend le flambeau pour les refermer une à une. Elle est le dernier rempart contre la prophétie d’apocalypse qui s’écrit.
Incarner la princesse Zelda amène nécessairement un bouleversement dans la manière d’appréhender le monde d’Hyrule. A commencer par la traditionnelle épée de légende, à laquelle se substitue cette fois-ci un sceptre magique aux aptitudes inédites. L’héroïne, aidée par l’esprit de Link, a toujours la possibilité de sortir la lame de son fourreau pour combattre grâce à un mode épéiste activable, mais celui-ci reste sévèrement restreint, car soumis à une jauge limitée.
On arpente donc des lieux bien connus de la franchise, comme le désert Gerudo ou la montagne de Lanelle, avec un nouveau plan d’attaque. The Legend of Zelda. Echoes of Wisdom repose en effet sur l’imbrication de deux nouvelles compétences, confiées par notre acolyte (une petite fée dorée répondant au nom de « Tri »), qui génèrent de nouvelles mécaniques sollicitant davantage de malice que de fougue.
Zelda est en effet en capacité de créer des « échos », c’est-à-dire des répliques d’objets (table, lit, jarre, plante…) et de monstres rencontrés au cours de l’aventure, et qu’elle peut reproduire à tout moment. Un pouvoir renforcé par celui de la « synchronisation », qui consiste à se lier à des éléments (roches, statues, plates-formes…) pour les déplacer ou en suivre le mouvement.
Plus d’une centaine d’outils sont ainsi déposés au creux de nos mains pour progresser et c’est à l’aune de ce nouveau système que l’exploration d’Hyrule et de ses donjons se matérialise avec une espièglerie délicieuse.
Le studio japonais Grezzo, aux manettes de ce nouvel opus, était déjà habitué à épauler Nintendo pour des remakes de la saga, comme Ocarina of Time, Majora’s Mask (3DS) ou Link’s Awakening (Switch). C’est d’ailleurs à ce dernier qu’Echoes of Wisdom emprunte son ADN esthétique, en un diorama rondouillard et poupin, ici somptueusement densifié.
On peut toutefois aussi déceler dans ce nouveau jeu une prolongation nette et précise du virage déjà amorcé avec The Legend of Zelda. Tears of the Kingdom, traçant un nouveau chemin vers le jeu de construction et de bac à sable. Cet appétit nouveau pour l’expérimentation et le bricolage se manifeste ici dans un nouvel écrin, alternant entre les phases vues du dessus et celles, latérales et en 2D, qui enrichissent le panel des énigmes et l’utilisation des duplicatas des matériaux et du bestiaire.
À l’origine de sa conception, Echoes of Wisdom fut d’ailleurs pensé comme un Super Mario Maker, offrant la possibilité au joueur de créer ses propres donjons. Un processus de développement qui en dit long sur le désir de faire vivre une expérience articulée autour de la créativité et de la liberté d’interprétation dans la manière de surmonter chaque épreuve.
L’épopée, délibérément axée sur la réflexion et dont le rythme entraînant ne fléchit pourtant jamais, est ainsi traversée par une multitude de casse-tête, jusque dans ses batailles. La solution de chaque énigme n’est plus unique et, si elle satisfait et enchante toujours par le fait même de son accomplissement, provoque un sentiment de satisfaction supplémentaire. Se creuser les méninges n’est plus une affaire solitaire, mais nourrit la curiosité de voir les autres joueurs s’y frotter, de comparer ses intentions et ses méthodes. Bref, avec cette nouvelle phase, Hyrule poursuit sa grande métamorphose en un éden expérimental.
On a aimé :
On n’a pas aimé :
C’est plutôt pour vous si :
Ce n’est plutôt pas pour vous si :
La note de Pixels :
93 sur 100 échos
Arnaud Hallet
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